Tentant de répondre à cette question, une bande d’amis désœuvrés se met à imaginer une terrasse de café et les clients qui pourraient s’y trouver. Chacun se prête au jeu et s’amuse tour à tour à endosser plusieurs rôles. Des familles, des premiers rendez-vous, des retrouvailles, des couples qui se font ou se défont, des rencontres imprévues, des confessions amicales, se succèdent alors sous nos yeux... Une multiplicité d’histoires où les non-dits se confrontent aux rapports à la boisson, ainsi qu’aux moments de malaise, de rires ou de silences. Des moments de vie qu’on peut connaître ou s’inventer, qui peut savoir ?
Note d’intention - Mathilde Pianfetti
Le point de départ de ce projet théâtral est le café, ce lieu de convivialité où s’entrecroisent diverses personnes. J’ai eu l’occasion d’en fréquenter de nombreux dans les rues de Paris pendant mes études, pour écrire, pour retrouver des ami.es, ou encore pour ne pas attendre sous la pluie entre deux cours... J’ai toujours aimé y observer, du coin de l’œil, les personnes qui s’y retrouvaient, et leurs échanges, tantôt houleux, tantôt comiques, tantôt cocasses, tantôt agaçants...
L’idée de créer un café de toutes pièces avec peu de comédiens qui tourneraient entre plusieurs rôles m’a rapidement conquise, ainsi que l’ensemble de la troupe. Il s’agissait de raconter une diversité de petites histoires qui n’auraient au départ comme point commun que de se dérouler dans le même lieu, mais qui pourraient de fil en aiguille se nouer les unes aux autres ou se répondre, le thème principal étant le non-dit. En effet, ce qui est intéressant dans les relations humaines, des plus exceptionnelles aux plus banales, c’est qu’elles se recoupent dans notre incapacité à dire les choses, et pourtant dans notre peur des moments de blanc, dans notre propension à nous retrouver en représentation... Quoi de mieux que le théâtre pour mettre en lumière toutes ces situations si quotidiennes mais aussi si caricaturales, si tristes parfois, si risibles souvent ?
Finalement, nous avons décidé que l’action débuterait d’abord dans un appartement, où cinq personnages décideraient de représenter un café. Du théâtre dans le théâtre : je trouve que cela donne aux comédiens des opportunités exaltantes et la possibilité de s’amuser encore plus. L’aspect “transformation” d’un rôle à un autre est encore plus assumé, il suffit d’un accessoire pour qu’un personnage passe d’un client à l’autre.
Ce café a l’avantage de requérir une scénographie pratique car amovible, avec des tables et des chaises pouvant tourner, se déplacer, et permettant aux comédiens de se mouvoir rapidement, d’avoir à disposition tout un panel d’accessoires afin de se métamorphoser à loisir. Au spectateur alors de se laisser entraîner dans cet enchevêtrement d’histoires quotidiennes, et de s’y reconnaître peut-être parfois par moments…
